le chemin de Tchico l'indien

Ce conte peut vous sembler long à lire mais  laissez vous faire et porter par ce qu'il a à dire à votre inconscient pour vous conduire plus vers votre coeur.

Bonne lecture 

 

 

Ce jeune indien s'appelle Tchico. Vous savez sûrement que dans de nombreuses cultures et civilisations les jeunes garçons doivent accomplir des épreuves pour devenir un homme, gagner leur autonomie, vivre leurs expériences, faire leurs choix dans la vie et décider de ce qu'ils veulent devenir. C'est une période difficile, ils sentent qu'ils changent, que leurs désirs changent, que leur corps aussi change, qu'on les regarde différemment. Ils doivent s'éloigner de leur famille et c'est difficile.Ils ne savent pas ce qu'il y a devant eux, ce que l'avenir leur réserve.

 

 

 

 

 

 

 

Mais Tchico lui est très confiant. Enfin il se montre confiant. Aussi il ressent même dans le doûte une certaine légèreté en lui comme cette parure de plumes multicolores qu'il rêve déjà depuis longtemps de porter fièrement sur sa tête.

Mais Tchico sait qu'il faut être un grand guerrier ou un grand sage pour porter ces plumes, que pour parvenir à les trouver ,le chemin est périlleux, que la route n'est nullement indiquée et que cette route n'est jamais la même.

Alors souvent dans ses rêves il voit comme un arc en ciel ces plumes qu'il n'arrive pas à saisir et ses mains passent à travers les rayons de lumière dans la fluidité et la transparence. Il voit le rouge, le bleu, le vert, le violet et toutes les couleurs défilent et le rouge semble lui indiquer une direction parce qu'il vibre différemment des autres couleurs ; et cette direction c'est le désert interdit qu'aucun indien  n'a réussi à traverser indemne. Mais en même temps, dans une grande cohérence, il voit le bleu qui, quant à lui ondule, comme un signal régulier. Tchico sait que cette direction,  que lui indique le bleu qui ondule, c'est la rivière agitée et tourbillonnante qui coule derrière la montagne. Il sait aussi, car les sages du village l'on souvent dit dans leur chanson, que très peu ont réussi à traverser ce désert

 

car c'est le désert le plus aride, que rien ni pousse, il n'y a pas d'eau, pas d'animaux, rien, rien n'y peut survivre. Et la rivière agitée est elle aussi est très dangereuse, nombreux s'y sont noyés et très peu ont réussi à y réchapper.

Pourtant c'est plus fort que tout et Tchico sait au fond de lui-même qu'il doit franchir le désert et la rivière pour rejoindre l'îlot des sages et des guerriers où, là seul, sa parure de plumes, la seule parfaitement ajustée à sa tête lui sera remise.

Et Tchico réfléchit jour et nuit, se tourmente pour savoir qu'elle direction prendre mais ses idées restent confuses. Il sait qu'il ne peut demander aux sages du village car lui seul doit trouver la réponse. 

 

 

 

 

 

 

Un jour que sa mère est partie chercher de l'eau et son père est à la chasse,Tchico sent au fond de lui que le jour de son départ est arrivé. C'est très fort. Tout son corps et tous ses membres bouillonnent de l'envie et de l'énergie de partir. Il sent ses bras, ses jambes pleins d'énergie, il sait que c'est un signe. Aussi, il prend un bâton et écrit sur la terre, au centre du village qu'il part vers le désert car le moment est venu pour lui de devenir un homme.

 Entre temps le rouge du désert est devenu le plus intense et l'a ébloui dans la nuit alors que le bleu de la rivière s'assombrissait. Aussi Tchico n'a plus douté et a suivi ce que ce rêve lui indiquait. Alors le voilà parti, il n'a que son pagne sur lui et rien d'autre car il sait, les sages le lui on dit, que c'est sur son chemin qu'il trouvera tout ce qui lui est nécessaire pour survivre à travers ces épreuves qui le conduiront à sa parure. Et le voilà marchant jusqu'au désert et derrière la forêt il voit les premières dunes se dessiner. Les dunes sont d'un jaune éclatant et plus aucun nuage n'est là pour le protéger du soleil. Tchico est bien sûr un peu inquiet mais son courage ne le quitte pas. Alors il s'approche et s'apprête à quitter la forêt rassurante pour fouler le sable chaud du désert.

 

 Image Marche à pied dans le désert photo trace de pas dans sable du désert

 

Mais comme pour prendre son élan il recule un instant et là il entend la voix rocailleuse d'un vieux vautour boiteux qui lui parle. Le vautour est aveugle et son plumage est brûlé, brûlé par le soleil. Tchico s'approche intrigué, il voit bien que le vautour veut le prévenir d'un danger mais il ne parle pas sa langue. Il lui signifie qu'il ne le comprend pas, rien pas un mot, mais le vautour insiste et le retient. Tchico veut poursuivre sa route, il pense à sa parure, il veut être un homme et revenir fièrement au village. Alors il montre son agacement à l'oiseau qui reste, lui, impassible.

 

 

Vautour fauve

 

 

Mais ensuite Tchico, qui n'est pas encore un sage, se dit que s'il en était un, il écouterait ce que le vautour a à lui dire et décide de rester un peu pour comprendre et il décide d'enseigner sa langue au vautour. Le temps passe Tchico et le vautour arrive maintenant à converser et le vautour sentant qu'il est l'heure maintenant pour Tchico de poursuivre sa route lui dévoile ce qu'il a à lui dire ; j'ai voulu comme toi traverser le désert mais je n'ai pas écouté la chanson de mes ancêtres, je n'ai pas observé le désert et pris mon temps et mes yeux se sont aveuglés et mes ailes se sont brûlées et je reste là car je ne peux revenir chez les miens. Aussi Tchico, mon ami, car tu es devenu un ami pour moi, je t'en prie écoute ce que dit la chanson de tes ancêtres, prend ton temps et tu sauras comment traverser le désert. Tchico ne comprend pas de suite. Ecouter le désert ? pense-t-il ,ça n'a pas de sens. Aussi tend-t-il l'oreille incrédule. Shut…….il commence à entendre le bruit du vent puis le bruit du sable roulé par le vent et puis le bruit d'un fin filet d'eau qui commence à couler loin, loin sous ses pieds. Alors Tchico comprend qu'au-delà de ce qu'il voit la pluie commence à tomber au bout du désert et que le temps est venu pour lui de partir et qu'il va pouvoir traverser sans encombre. Il remercie et salue son ami puis reprend sa route. Le sable est devenu presque frais sous ses pieds, les nuages commencent à le protéger des brûlures du soleil. Tout en marchant il repense à ce que lui a dit son ami : écoute ce que dit la chanson de tes ancêtres. Et puis tout en marchant un air lancinant lui vient en tête, il ne s'est plus très bien les paroles de la chanson mais il se rappelle ce qu'elles disent : sur ton chemin pense très fort à ton village, à notre forêt, aux gens que tu aimes, à ceux qui t'entoure. Une fois que tu y auras bien pensé alors pense à ce que tu fais dans le village et revis tes meilleurs moments. Une fois que tu auras bien pensé alors revoit les qualités qui t'ont été données et que tu as acquises. Une fois que tu y auras bien pensé alors pense aux croyances profondes qui sont les nôtres. Une fois que tu y auras bien pensé alors pense à celui que tu es et que tu veux devenir. Une fois que tu y auras bien pensé alors il sera temps pour toi de penser aux dieux de tes ancêtres pour qu'ils guident tes pas et te protègent où que tu ailles.

Au rythme de ses pas la chanson revient à Tchico et il pense, il pense, il pense. Il sent comme son corps s'allège malgré la longueur du trajet. Et puis enfin le désert touche à sa fin. Les dunes se font plus plates et oh surprise ! c'est la rivière agitée qui coule au bout du désert.

 

 

 

Tchico s'en étonne, il ne pensait pas retrouver ici la rivière qui coule par delà la forêt et il repense au temps qu'il a pris pour décider de son chemin avant de quitter son village pour finalement retrouver la rivière agitée. Tchico ne veut pas quitter si vite le désert.Il repense à son ami le vautour boiteux qui l'a aidé, il prend une poignée de sable chaud et la lance en l'air dans le vent en signe d'adieu. Celle-ci retombe comme une pluie fine et sèche.

Tchico remarque un grain de sable plus gros et plus brillant que les autres. Il l'observe, se rapproche et le prend entre ses doigts. Il sent qu'il doit le garder. Tchico le glisse dans sa poche en souvenir du désert et de son ami le vautour.

Tchico est maintenant impatient. Il se dit : « j'ai fait le plus dur. Je sais parfaitement nager. Je n'ai plus qu'à traverser la rivière pour rejoindre le pays des sages et des guerriers et obtenir ma parure, devenir un homme et rentrer glorieux au village. Â» Alors il engage un premier pied dans l'eau tourbillonnante et à nouveau il entend un murmure.

 Non ce n'est pas le bruit de la rivière mais, un cheval sauvage qui hennit. Tchico s'arrête revient sur la berge.

 

 

 

 

 

 

Il comprend que le cheval sauvage essaie de lui parler. Mais Tchico ne parle pas la langue des chevaux. Il voit que le cheval sauvage est blessé, que sa jambe a été brisée mais qu'il semble aller mieux maintenant. Il pense à son cheval qu'il a quitté il y a maintenant bien longtemps, à son village à ses parents. Il se dit est-ce qu'il faut encore que j'apprenne mon langage au cheval  pour savoir ce qu'il veut me dire ? Est-ce que cela va être aussi long qu'avec mon ami le vautour ? Mais Tchico se plaît à penser comme un indien sage et se dit je vais rester pour savoir. Alors encore une fois il recommence patiemment à vivre avec le cheval. Le cheval aime l'emmener sur son dos galoper, en boitillant encore un peu, sur les berges de la rivière agitée. Et Tchico du haut de sa monture observe l'autre berge. Et puis, après des jours et des nuits, enfin ils peuvent se parler. Le cheval raconte son histoire à Tchico : tout comme lui, il est parti de son village. Il a galopé à travers le désert, comme il court vite comme l'éclair, puis a plongé dans la rivière mais il fut pris par un tourbillon, se fracassa sur une roche, se cassa la patte et ne peut maintenant plus rentrer chez les siens. Tchico réconforte son ami, il sont amis maintenant, et lui demande ce qu'il doit savoir. Le cheval lui dit qu'il n'a simplement qu'à écouter ce que dit la chanson de ses ancêtres.  

 

 

 

 

 

 

Qu'il lui faut observer la rivière et prendre son temps. Alors il observe encore plus la rivière, il la regardait depuis longtemps lors de ses promenades avec son ami le cheval mais maintenant il l'observe et voit tous les tourbillons apparaître parfaitement. Alors Tchico comprend comment traverser la rivière et s'y engage sereinement. Et il réécoute à nouveau ce que dit la chanson de ses ancêtres : sur ton chemin pense très fort à ton village, à notre forêt, aux gens que tu aimes, à ceux qui t'entourent. Une fois que tu y auras bien pensé alors pense à ce que tu fais dans le village et revis tes meilleurs moments. Une fois que tu auras bien pensé alors revoit les qualités qui t'ont été données et que tu as acquises. Une fois que tu y auras bien pensé alors pense aux croyances profondes qui sont les nôtres. Une fois que tu y auras bien pensé alors pense à celui que tu es et que tu veux devenir. Une fois que tu y auras bien pensé alors il sera temps pour toi de penser aux dieux de tes ancêtres pour qu'ils guident tes pas et te protègent où que tu ailles.

 

 

Au rythme de sa progression dans la rivière la chanson revient à Tchico et il pense, il pense, il pense. Et enfin Tchico foule l'autre berge et sent que le pays des indiens sages et des guerriers est à sa portée. Il ne lui reste plus qu'à sortir de l'eau, se sécher et trouver sa parure d'homme.

Mais il sent quelque chose d'étrange en lui, il n'a pas envie de quitter l'eau si vite. Il se sent bien dans l'eau fraîche. Il aime nager. Il pense à son ami le cheval sauvage qui l'a aidé.

Alors en observant au fond de la rivière agitée il voit un caillou plus brillant que les autres. Sans hésiter il plonge, le ramasse et le met dans sa poche. Comme ça, se dit-il, lorsque je regarderai le cailloux brillant je penserai à mon voyage à travers la rivière agitée et à mon ami le cheval. Finalement Tchico foule la berge, sort puis se sèche au soleil et part à la recherche de sa parure. Mais la berge semble aride et les indiens sages et les guerriers ne sont pas là pour l'accueillir. 

 

Tchico n'est pas triste, il sent que quelque chose en lui a changé. Il fouille dans ses poches en sort les deux pierres brillantes, celle issue du sable du désert et celle qui vient du fond de la rivière. En fouillant dans ses poches il sent quelque chose d'autre, quelques chose de soyeux. Et là, une première plume apparaît, puis une deuxième, une troisième. Toute une parure d'indien est là dans sa poche. Il reconnaît les plus belles plumes de son ami le vautour.

Alors il revoit toutes les étapes de son long voyage et il comprend.

Il réunit les deux pierres brillantes dont les éclats s'ajoutent en se multipliant. Il orne la parure de ce brillant, dépose la parure au sommet du plus haut pic rocheux et reprend le chemin du retour.

 

Jean TOUATI Hypnothérapeute - Cabinet Orgadia Paris

 

 



21/09/2008
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 21 autres membres